Depuis 1906, l’année de la création de l’Externat Sainte Marie avec 132 élèves et dirigée par Mlle Hubert dont la famille habite toujours dans le quartier, l‘école n‘a cessé de se transformer et d‘évoluer selon les besoins. Les premières classes se sont installées dans le bâtiment où se trouve l‘actuelle salle de cantine. Une statue de Sainte Angèle au-dessus de la porte de la cantine et qui s‘ouvre sur l‘avenue Bascher rappelle que les Ursulines, parties ensuite s‘installer à Blanche de Castille, boulevard Jules Verne, dirigeaient l‘école auparavant.
Le couvent des Ursulines était situé à l‘emplacement de la Caserne des pompiers. Chassées à la Révolution, elles y étaient revenues en 1806. Jusqu’en 1906, la plupart des établissements scolaires était contrôlée par l’Eglise. Après la Loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905, l‘interdiction d‘enseigner a été faite aux Congrégations religieuses. Les religieuses sont sécularisées, 4 sont désignées pour rester : 2 s‘occupent de l‘Institution Blanche de Castille, les 2 autres se consacrent à l‘école paroissiale.
Sur les ruines du Cours Sainte Angèle, Mlle de Gentille est chargée de réédifier une école répondant aux exigences de la loi. Les aménagements se font dans un cloître promenoir bâti quelques années auparavant. Les Ursulines ont alors demandé à Mlle Hubert d‘en prendre la direction. Les mois de juillet, août et septembre sont consacrés à l‘organisation de l‘école : il faut trouver des professeurs, prévoir les programmes scolaires, faire face aux problèmes de tous genres. La rentrée a lieu le 11 Octobre 1906.
Dès 1907, s’ouvre le cours de préparation au Brevet Elémentaire. A partir de 1908, les élèves peuvent se confectionner un « Trousseau » au cours de leurs études et reçoivent un enseignement ménager, puis ont des cours de dessin.
Le bâtiment de la classe de CP existait à cette époque. Il fut détruit en partie pendant la dernière guerre et reconstruit dans son état actuel. Celui où se trouvent les classes de CM fut construit et inauguré en 1931.
En juillet 1929, départ des Ursulines et arrivée des Religieuses de la Congrégation de la Salle-de-Vihiers.
En 1934, un cours technique est créé, ainsi qu‘un cours commercial. Après la guerre, le nombre croissant d’élèves nécessite la construction d‘un nouveau bâtiment où se trouvent actuellement la conciergerie, le bureau, la bibliothèque, le périscolaire et deux autres salles. Dans les années 50~ l’école accueillait des pensionnaires.
Après le vote de la loi Debré datant de 1959 qui permet à l’Etat de prendre en charge la rémunération des maîtres, l’école passe sous contrat simple.
Jusqu’en 1962, l’école a reçu des enfants de maternelle, primaire et technique. Un certain nombre d’enseignantes étaient des Religieuses de la Salle-de-Vihiers. L‘école était mixte en maternelle. Les garçons allaient ensuite à Saint Pierre ou à Saint Donatien qui étaient des écoles de garçons. Il y a eu aussi une école de garçons à Saint Clément à une certaine époque.
En 1962, les classes du technique et du commercial sont transférées à Saint Donatien où un bâtiment est édifié dans les jardins du presbytère, rue Guillet de la Brosse.
En 1974, l’école devient mixte. Le collège reste à Sainte Marie jusqu‘en 1988.
En 1979, l‘école comptait 7 classes : 2 classes maternelles et 5 classes primaires.
En 1981, le départ des Religieuses de la Salle-de-Vihiers et le rattachement au collège Saint Jean Baptiste de la Salle, rue du Général Buat, nécessitent des directions différentes pour le collège et le primaire. L‘une des institutrices devait prendre la direction ou libérer son poste.
A cette époque, nous vivions des moments difficiles sur le plan financier. En 1979, le contrat d’association avec l’Etat avait été signé pour les classes primafres, obligeant la Ville de Nantes à verser un forfait annuel par élève pour les dépenses de fonctionnement, calculé par rapport au coût d‘un élève de l’école publique du secteur. Mais la municipalité d’alors refusait de verser ce forfait, ainsi que pour 11 autres écoles.
Dès la fin de l’année 1981 et le début de l’année 1982, nous nous sommes réunis et nous avons commencé à parler de manifestations avec les écoles concernées. Nous nous retrouvions ici ou à Saint Félix. La 1ère s‘est déroulée un samedi de septembre 1982 à midi, dans la cour et sur les marches de l’Hôtel de Ville, réunissant près d’un millier de parents, d’enseignants et de personnel des écoles concernées, sous la conduite de Mr Lapalus, président de l‘OGEC Sainte Marie et de Mr Bonhommet, directeur de l‘école Saint Félix, tout le monde, même les enfants suivant à pied avec Mme Eon Duval, présidente de l ‘APEL.
Puis, le 4 Décembre 1982, nous avons continué en mobilisant toutes les autres écoles du département ne percevant pas de forfaits communaux : Saint Herblain, Saint Nazaire, Coüeron, Saint Joachim. Un Comité d’action s’était constitué regroupant les instances diocésaines : le Père Loizeau, Directeur diocésain de l‘Enseignement Catholique et Mr Eon Duval représentant l’UDOGEC. Ce Comité comprenait également des directeurs, des directrices et des parents des écoles qui n’avaient toujours pas reçu l’argent qui leur était dû de la Ville de Nantes. Le 4 Décembre 1982, nous étions 40 000 à arpenter les rues de Nantes puis à nous rassembler au Champ de Mars et à la Préfecture, nos torches à la main. En peu de temps, nous étions devenus des pros de la manif à Sainte Marie : confection de banderoles par les mamans, distribution de tracts, photos des enfants pour les affiches, garderie organisée à l’école pendant que les parents défilaient. Nous avions notre équipe de colleurs d’affiches levés à 5 heures du matin.
Le 22 Octobre 1983, nous avons recommencé. Nous étions 100 000 dans les rues de Nantes. Le Comité du 4 Décembre avait mis au point un modèle qui a servi pour toutes les autres manifestations : en silence, pas de slogans. C’est ensuite à Rennes que nous sommes allés le 18 Février 1984 puis à Paris le 24 Juin 1984 pour protester contre le projet du gouvernement de l‘époque d’intégrer l‘Enseignement Catholique dans « un grand service public, unifié et laïc » en lui faisant perdre son identité. Le 21 Mai de la même année, une petite école avait été installée à Montparnasse et là encore, des parents et des enfants, avec une permission spéciale, étaient du voyage.
Une fois nos problèmes résolus, nous avons vécu une période plus sereine. Toute l’équipe des manifs s’est retrouvée autour d’un projet d’aménagement d’une classe maternelle. Il y avait toujours des classes de collège et nous étions à l’étroit dans les locaux, surtout pour les maternelles.
En 1984, nous avons eu l’opportunité d’acheter le bâtiment de l’actuelle classe des petits. La Ville de Nantes ayant réglé sa dette, nous pouvions faire des projets. Toute l‘équipe s‘est réunie pour démolir d‘anciens garages à vélos, puis pour peindre les murs intérieurs de la classe, tapisser etc. Mme Soulard, notre architecte et maman d‘élèves, avait dessiné les plans et dirigeait les travaux. Mr Besnier avait remplacé Mr Lapalus à la présidence de l’OGEC et Mr Pilloud gérait les finances. A la pause de midi, le service intendance de l ‘APPEL préparait le buffet campagnard ou les grillades pour que nous puissions tenir ! Un samedi de 1985, le Père Loizeau venait inaugurer les locaux.
En Juin 1988, ce fut le départ des classes du collège à Saint Jean Baptiste et la création d‘une Section d’Enseignement Spécialisé (SES), rattachée à ce collège. Celle-ci continuera d‘occuper les locaux jusqu‘à son installation en Septembre 1982, rue Saint Charles.
Ensuite est né le projet d’aménager une nouvelle cantine dans les locaux libérés et, sous l‘impulsion de Mr de Montgolfier, à la rentrée de Pâques 1994, nous nous installions dans la salle actuelle.
Puis, aussitôt, Mr Joanne reprenait le flambeau et nous entreprenions la réfection de l’entrée, des toilettes extérieures et du portail.